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Françoise Quencez

Françoise Quencez

Auteur et conseillère en Fleurs de Bach Formations- approfondissement en Fleurs de Bach. Les enfants : soutenir leur évolution émotionnelle Mieux vivre sa vie quand on est différent avec les Fleurs de Bach Spécialiste de l'accompagnement émotionnel des personnes atypiques, HP, hypersensibles, TSA, TDAH, DYS


Une autre école pour les enfants surdoués (1)

Publié par Françoise Quencez sur 13 Décembre 2016, 18:53pm

Catégories : #Les enfants

Illustration de Caro-lyn

A côté de l’école publique, coexistent d’autres types d’écoles : les écoles Montessori, Freinet, Steiner, et un certain nombre d’écoles «  nouvelles ». Nous avons vu que l’école publique peine à s’adapter aux enfants surdoués. L’organisation en classes d’âge, le nombre d’enfants par classe, les manuels scolaires mêmes, qui sont adaptés à la pédagogie officielle sont autant d’écueils à une bonne prise en charge des particularités des petits surdoués.

Alors, ces autres écoles conviennent –elles mieux aux enfants surdoués ?

Je vous propose d’en voir les particularités.

I L’école Montessori

Pour permettre à l’enfant d’apprendre à son rythme ce qui est l’un des grands principes de l’école Montessori, les classes regroupent des élèves d’âges différents : de trois à six ans et de six à onze ans. Cette répartition des enfants est à priori favorable aux enfants surdoués et évite le dilemme du saut de classe quand le niveau scolaire semble inadapté, sans l’inconvénient du changement d’environnement affectif, si tant est que l’enfant surdoué a tissé des liens avec l’enseignant et les élèves.

L’ambiance calme habituelle des classes Montessori sera aussi bénéfique préservant l’hyper sensibilité des petits surdoués au bruit. Par contre, les effectifs de vingt à trente élèves, qui peuvent sembler faibles, sont encore trop élevés pour eux.

L’utilisation d’un matériel élaboré, loin de la réalité de la vie et décomposant les apprentissages en petites unités ne me semble pas très adapté aux enfants surdoués qui ont besoin d’avoir une vision d’ensemble, un objectif global pour pouvoir passer outre l’ennui des apprentissages systématiques. Le fonctionnement en arborescence de leurs pensées fait qu’ils ont besoin de complexité.

Par contre, la possibilité d’apprendre à lire et à écrire dès la maternelle peut être intéressante pour eux et le choix de la méthode syllabique est très positif. Face à la méthode globale ou semi-globale, l’enfant surdoué est vite convaincu que, pour apprendre à lire, il lui faudra mémoriser tous les mots !!!! Outre le fait que la méthode globale induit une dysorthographie et n’est conseillée pour aucun enfant.

Mais l’utilisation des livres n’est que ponctuelle dans les écoles Montessori! Difficile alors de combler l’immense besoin d’apprendre de l’enfant surdoué et son insatiable curiosité !

 

En élémentaire, les enfants reçoivent périodiquement un plan de travail individualisé indiquant le travail qu’ils doivent réaliser. Ce travail essentiellement individuel ne conviendra aux petits surdoués que si l’enseignant les encourage fréquemment et soutient ainsi leur désir d’apprendre. N’oublions pas que l’enfant surdoué « marche » à l’affectif et qu’il travaille « pour ses parents ou son professeur », et non pas pour lui !

De même, la discipline fondée sur l’adhésion ne lui sera bénéfique que s’il constate que les règles sont respectées et que tous s’y plient. Le non-respect des règles est pour lui profondément choquant.

II L’école Steiner

Nous retrouvons le côté positif des classes d’enfants d’âges différents. Et le côté négatif des effectifs relativement élevés comme dans les écoles Montessori.

En Maternelle, les jeux libres collectifs entrecoupés de regroupements pour des contes ou des rondes et l’absence de travail individuel ainsi que l’ambiance très libre peuvent être à l’origine d’angoisses pour les enfants surdoués. En effet, le petit surdoué a beaucoup de mal à partager les jeux collectifs. Il comprend mal les implicites et a du mal à s’intégrer à un groupe. Les contes l’attireront s’ils sont bien choisis, en tenant compte de son hypersensibilité (Attention à éviter les contes de fées trop effrayants !)

Les jeux libres privilégiés par l’école Steiner ont pour fonction de développer l’imaginaire des enfants mais l’enfant surdoué a absolument besoin d’un cadre fixe rassurant pour lui dont l’imagination est infinie.

Aucun apprentissage scolaire de pré-lecture ou écriture avant sept ans. Là, le risque que les petits surdoués s’ennuient est grand si on ne leur propose pas des activités nouvelles régulièrement.

L’utilisation de matériel exclusivement naturel (pommes de pin, laines, morceaux de bois…) peut être un point positif pour ces enfants qui manifestent souvent, à cause de leur hyperesthésie, des intolérances aux matériaux artificiels.

 

En élémentaire, la pédagogie devient plus frontale et le temps d’expérimentation personnelle se réduit. Les programmes sont fixés pour toutes les écoles Steiner et les élèves vont consacrer de trois à quatre semaines à la même matière (Français ou mathématiques) pendant deux heures tous les jours et travailler les notions sous différentes formes. Cette méthode est complètement inadaptée aux surdoués car elle se base sur la répétition.

L’école Steiner, comme l’école Montessori, n’utilise que très peu de livres !

III L’école Freinet

L’école Freinet adopte la même répartition des enfants que les deux écoles antérieurement citées. Ce qui est un point favorable pour envisager d’y scolariser un petit surdoué.

L’école Freinet accorde beaucoup d’importance à l’alternance du travail individuel et collectif et des projets collectifs. En maternelle, les enfants travaillent sur l’atelier de leur choix et une grande place est donnée à la créativité avec un matériel riche à disposition des enfants. Ce choix pédagogique est positif surtout si l’enfant est initié à l’utilisation du matériel et des différentes techniques. Ce qui semble être le cas dans ces écoles.

J’ai en effet constaté que fournir un matériel varié, si on n’en donne pas le mode d’emploi de base, (comme dans certaines approches pédagogiques) conduit à un désintérêt rapide du produit et au plus à des résultats artistiques pauvres.

L’école Freinet propose des apprentissages dans des situations de communication réelle, à partir des intérêts des enfants. Les livres ont une place importante et il y a beaucoup de sorties et d’ouverture vers l’extérieur. En élémentaire, l’enfant doit découvrir par lui-même, dans des situations vraies en mettant en oeuvre des projets collectifs ou/et individuels.

Cette approche est beaucoup plus intéressante pour les enfants surdoués. Il faudra cependant être attentif au manque de motivation pour les projets collectifs car le petit surdoué est très individualiste et à sa tendance à la procastination (remettre à plus tard).

Petit bémol : la « méthode naturelle de lecture », proche de la globale, utilisée dans les écoles Freinet, ne me semble pas appropriée vues les caractéristiques de surdoués.

En conclusion :

Et si on inventait une école vraiment adaptée aux surdoués avec le meilleur de chacune de ces école ?

Plus d’infos : consulter le livre « Montessori, Freinet, Steiner…une école différente pour mon enfant «  de Marie-Louise Viaud

Illustration de Caro-lyn 

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